FICHOT Emeline

http://emelinefichot.com

1980, Dijon, France | travaille à La Chaux-de-Fonds

Emeline Fichot débute sa carrière d’artiste-designer par un CAP en bijouterie à Saint-Amand-Montrond, dans le Val de Loire (F) et obtient un Bachelor en design industriel et de produit en 2004 à la Haute école d’art de La Chaux-de-Fonds. Elle obtient en 2014 un Master Mode et accessoires à la HEAD de Genève. Elle bénéficie de la bourse de la Conférence des villes suisses en matière culturelle en 2012 pour séjourner à Varanasi en Inde et de la Ville de Neuchâtel en 2014 pour séjourner à Berlin. Ses œuvres sont exposées personnellement et collectivement en Suisse. Elle devient curatrice en 2016 du Prix Suisse d’Art Brut organisé par Procap à Olten et organise l’exposition Arty Show dans les espaces commerciaux en ville de La Chaux-de-Fonds en période de fêtes.

 

FOCUS SUR EMELINE FICHOT

 

Tout au long de son parcours académique, Emeline Fichot s’essaie aux concours et réalise de nombreuses créations qui lui valent la reconnaissance de la sphère professionnelle. En 2010, la jeune artiste réalise un lustre pour l’entrée de la halle Volta à La Chaux-de-Fonds, intitulé Sélénite 49, qui se compose de 49 stalactites lumineuses. Sculptée dans la sélénite — une pierre minérale connue pour ses vertus spirituelles — l’œuvre de l’artiste témoigne d’une grande maîtrise technique et d’un goût pour l’exploration de nouveaux matériaux d’expression. En 2015, Emeline Fichot est repérée par la plateforme de design Creative Hubqui promeut économiquement son travail sur le marché suisse actuel.

Empreinte de symbolisme et de poésie, sa première collection de bijoux, « Introspection », explore la thématique du miroir comme reflet de soi, à l’image du poète qui tourne son regard vers l’intérieur pour s’observer, se comprendre. Très inspirée par la littérature, Emeline Fichot n’en oublie pas moins de regarder vers l’extérieur : son art s’en trouve bouleversé lorsque, lauréate d’un concours lui permettant de résider à Varanasi en 2012, elle découvre la dimension sacrée du quotidien de ses habitants.« Pour moi, ce qui a été le plus fort est d’avoir pu expérimenter un autre rapport au temps ; j’ai pu prendre le temps de faire les choses » explique l’artiste.

Les superstitions et les rituels pratiqués par les communautés non occidentales restent à ce jour la plus grande source d’inspiration d’Emeline Fichot, dont l’œil s’est fait ethnologique. Sa deuxième collection, « Varanasi », composée de délicates bagues en forme de temples ou ornées de pierres, ainsi que ses deux dernières collections, « Via Aurata — bijoux » et « Via Aurata — chocolat doré », s’inscrivent dans cette perspective anthropologique d’exploration du corps, du lien entre corporalité et divinité. L’utilisation de l’or — comme symbole du sacré par excellence — témoigne de cette évolution artistique.

 

Amalia Dévaud