HYPERARTISTE

2015, La Chaux-de-Fonds | travaillent à La Chaux-de-Fonds

Hyperartiste
Hyperartiste, Hyperménage, 2016, hypercollage, 26,5 × 21,5 cm

Ce jeune collectif chaux-de-fonnier est porté par Mathias Antonietti (1992, Orbe) et Rémy Rufer (1993, La Chaux-de-Fonds). Revendiquant une forme expressive libérée de toutes contraintes, les Hyperartistes publient un manifeste de leur univers artistique en octobre 2015 et sont actifs sur les réseaux Facebook et YouTube.

 

FOCUS SUR HYPERARTISTE

 

L’hyperartisme ? C’est un mouvement artistique, expérimental, expressionniste, libertaire, hyperouvert à tout le monde et fondé le 28 octobre 2015 par deux chaux-de-fonniers : Mathias Antonietti et Rémy Rufer.

Selon le philosophe Gilles Deleuze, l’art est nécessairement « un acte de résistance », une définition à laquelle répond parfaitement l’hyperartisme. En effet, en utilisant le terme « hyper », les hyperartistes testent non seulement la rigidité de la langue française, mais créent de surcroît un langage hyperoriginal qui leur est propre. En cela, ils vont à l’encontre de l’autorité de l’Académie française et font preuve d’acte de résistance.

De plus, ils font fi des tabous sociétaux et des normes préétablies dans le monde de l’art. Les hyperartistes n’ont en effet aucune limite ni aucune autocensure. « N’hyperjamais s’autocensurer », telle est l’une des règles de leur Hypermanifeste de l’hyperartisme. L’hyperart doit donc être un exutoire et provoquer des sensations… Et à travers leurs nombreux films, interviews, dessins, montages photographiques, il n’y a aucun doute à avoir : ça fonctionne ! Que les sensations soient négatives ou positives pour le spectateur n’est pas une question qui intéresse les hyperartistes. L’art n’est pas une affaire de vérité, de réalisme, ni de morale. Il est bien au-dessus de tout cela : il nous transforme en tant que sujet sans nous priver de notre liberté. En prônant un art hyperlibre, hyperspontané et hypercréatif, l’hyperartisme nous pousse à prendre conscience des interdits et des normes qui entravent notre liberté de sujet percevant et pensant. La liberté de l’hyperartisme va même jusqu’à son paroxysme en nécessitant peu de moyens et en se contrefichant des règles de leur Hypermanifeste.

L’hyperartisme est un projet à la fois hyperbrillant, hyperdérangeant, hyperdrôle et hyperculoté. Dans dix ans, peut-être dirons-nous d’une œuvre d’art qui nous interpelle : « waouh, ça, c’est hyperartiste ! ».

 

Stéphanie Chambettaz