1970, Neuchâtel | travaille à La Russille
Diplômée de l’ECAL à Lausanne, Elisabeth Llach expose principalement en Suisse et en France. Une importante exposition lui est consacrée au Centre d’art à Yverdon en 2016. L’artiste a aussi remporté plusieurs prix et concours, dont le prix du Jury d’Accrochage en 2003. Ses œuvres figurent parmi des collections publiques et privées, telles que celles du MAMCO de Genève, du Kunstmuseum à Berne ou encore de la BCV.
Les toiles d’Elisabeth Llach sont peuplées d’un imaginaire délirant, où bestialité et satire s’entremêlent, sans toutefois se dévoiler instantanément. Troublantes, les œuvres de l’artiste convoquent avec théâtralité l’univers des images anciennes, évoquant avec malice les gravures d’Albrecht Dürer ou encore les « Caprices » de Goya.
« L’artiste crée une ‹ sorte de magma, d’atome qui devrait nous transporter dans un mouvement où on ne sait pas trop où ça commence, où ça se termine › ».
C’est avec une éloquence sarcastique qu’Elisabeth Llach nomme ses œuvres et met en scène des scénarios où la narration fait corps avec l’incohérence d’une réalité désenchantée. « L’art d’Elisabeth Llach est féministe. Les machistes diraient spécial, osé pour une femme. Non, il n’est ni freudien ni surréaliste — point de vue machiste aussi ! — en dépit des apparences d’‹ inquiétante étrangeté › (Unheimlichkeit) ! Ses poupées cauchemardesques comme ‹ Totchic 1 › et ses grotesques hybridations organiques, turgescentes et invaginées comme ‹ Himmelarschundzwirn › sont assumées comme des jurons contrôlés, proférés dans un allemand ironique — langage de mec dont Llach fait contrebande. Lucide et rusée comme ‹ Les Caprices de Goya ›, sa peinture flibustière opère sur le mode du sarcasme et de la satire, tout en manifestant une tendresse pour les chairs vulnérables. Elle règle le compte des femmes (et de leurs compères, c’est le même combat !) avec notre temps ».
Galerie C