SCHMID Bastien

1979, Le Locle | travaille à Fribourg et à La Chaux-de-Fonds

Schmid B.
Bastien Schmid, sans titre, 2016, encre sur papier, 29.7 × 21 cm

Bastien Schmid, anciennement connu sous le pseudonyme Maga, se consacre d’abord à la bande dessinée en autodidacte, avant d’explorer d’autres champs dans le domaine du dessin. En 2006, il est cofondateur de l’association La Locomotive, qui propose une galerie d’art et des ateliers à La Chaux-de-Fonds. En 2010, il fonde les éditions Christofis Yannopoulos à La Chaux- de-Fonds, avec Dimitri Christofis. Il bénéficie de la bourse du canton de Neuchâtel, en 2008, pour séjourner à Paris. En 2012, le service culturel de la région du Rogaland, en Norvège, l’invite pour une résidence. En 2013, il fait un atelier au Centre culturel Konstepidemin à Göteborg (S). Depuis 2010, il participe à des expositions personnelles et collectives notamment en Suisse et en Suède.

 

FOCUS SUR BASTIEN SCHMID

 

À la croisée entre la figuration et l’abstraction, les œuvres de Bastien Schmid dévoilent différents motifs répétés et agencés de manière à laisser suggérer des cartes géographiques ou des éléments du monde naturel : strates géologiques, rayons solaires, nuages, condensation, éruption volcanique, etc. Certains dessins réalisés au stylo à bille et à l’encre noire représentent des formes matérielles semi-abstraites dont la texture semble rappeler à nouveau des éléments du monde naturel, notamment de la roche ou du métal en fusion.

Bastien Schmid dessine minutieusement, sans aucun croquis ni dessin préliminaire. Mû par une recherche sur les structures et les effets d’optique, il imagine des formes, des réseaux, des états de matière et crée ainsi tout un vocabulaire visuel. Au cours de l’agencement des lignes et des motifs, l’œuvre évolue et parfois, accidentellement, s’éloigne quelque peu de l’idée de base de son créateur. Lors de la réalisation d’un dessin sur le vif, l’artiste influe sur l’œuvre, car il est l’auteur de l’idée et celui qui tient le stylo. Toutefois, l’œuvre influe également incontestablement sur l’artiste. Et cela crée de merveilleux accidents. Au fur et à mesure, les éléments se mettent naturellement en tension les uns avec les autres, produisant un résultat dynamique. Il nous semble en effet voir les lignes vibrer, des réseaux s’élargir ou au contraire se rétrécir. L’illusion est subtile et l’analogie avec le monde naturel a tout son sens : tout comme la nature, ces dessins vivent à travers le fonctionnement admirable de notre vision.

 

Stéphanie Chambettaz, extrait du catalogue « From la Chaux-de-Fonds, with love, Édition II », 2016, QG