Le peintre Domenico Sorrenti est diplômé de l’école technique de Couvet en 1975, de l’Accademia di Belle Arti di Roma et de l’Accademia San Giaccomo di Roma en 1980. Il réalise de nombreuses expositions personnelles et collectives, notamment en Suisse et en Italie. Il expose notamment collectivement au Grand Palais de Paris lors de l’exposition « un siècle, cent chefs d’œuvre » en 1984 et gagne le premier prix de la Biennale di Grafica en 1987 à Riano (I).
Vers la fin des années 1990, l’art de Domenico Sorrenti se concentre sur la représentation de son instrument artistique préféré : le crayon de couleur ! Depuis, toutes les œuvres tournent de manière obsessive et exclusive autour de la matita (le crayon). Sorrenti réussit à faire dire tout et son contraire à ce bâton miraculeux, le mettant en œuvre dans les situations les plus étonnantes. Il le représente sans recours à des perspectives savantes, le posant la plupart du temps sur un fond plat et neutre. Le crayon porte dès lors tous les messages, de la scène la plus esthétisante et la plus ordonnée au combattimento le plus furioso, changeant de registre d’un tableau à l’autre : « Les quatre directions », les « Petits et grands », la « Création des Alpes » ou encore la « Théorie des couleurs », mais aussi « L’alignement », « Emboîter », « Les superpositions » ne sont que quelques titres des œuvres de ces années jusqu’à aujourd’hui. Or, ce travail mettant sur le piédestal le simple crayon de couleur s’accomplit par la peinture au pinceau la plus classique et la plus minutieuse qui soit ! Il s’agit là, sans doute, d’un clin d’œil aux brillants dessins qui ont parsemé la carrière de ce peintre, mais cela constitue aussi un de ces paradoxes d’artiste dont Domenico Sorrenti a le secret.
Walter Tschopp