MANDRIL

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1982, Neuchâtel | travaille à Neuchâtel

Mandril
Mandril, Cathédrale de curiosité, 2008, repique sur ar- gentique, encre de chine, rotring, posca, feutre, ecoline, gouache, pastel, 99.4 × 42 cm

Marc Ferrario alias Mandril, est titulaire d’une demi-licence en histoire de l’art et en philosophie, et a également étudié la théologie et l’anthropologie. Outre son travail artistique, il enseigne le dessin technique à l’Académie de Meuron de Neuchâtel. Ses travaux sont exposés de manière personnelle et collective et l’artiste est récompensé par plusieurs prix et bourses. Il bénéficie notamment de bourses du canton de Neuchâtel, en 2008, pour séjourner à Paris, en 2009 à Bruxelles, en 2011 au Caire, et, en 2012 – 2013, la résidence artistique du Swatch Group à Shanghai. Il gagne le prix Courge d’Or et Courge du Public lors de la 14e édition du festival Courgemétrage.

 

FOCUS SUR MANDRIL

 

ÊTRE CRÉATEUR EN SUISSE ROMANDE

 

« Je sais où je vais. Épistémophile acharné, ma quête artistique se définit comme une sémiologie quasi alchimique d’accumulation du savoir ». Ainsi se définit Mandril, artiste dans tous les sens du terme — et surtout dans l’âme. Bouillonnant, presque débordant, il est une personnalité atypique du monde de l’art contemporain. Illustrateur freelance, cet autodidacte à la prose échevelée a su, de par sa minutie et une vision graphique singulière, se constituer un style réellement original.

À la genèse de toute sa création, l’artiste évoque le souvenir d’une rencontre. Enfant, Mandril découvre l’univers macabre et improbable des folles mécaniques de Jean Tinguely. Cette initiation précoce à l’art le propulse dans le micro-cosme de la création. Initié au dessin traditionnel, il en bouleverse les codes par les formats et les techniques les plus insolites. Il capture le monde et combine les images dans un frénétique kaléidoscope déformant. Ses recherches portant sur la sémiotique se traduisent par un profond désir de sans cesse collecter de nouvelles sources visuelles.

Inlassable explorateur, il rompt avec le mythe de l’artiste créateur : « Rien ne vient de moi. Tout vient de ce que je sais recueillir ». Pour Mandril, pas de création artistique sans filiations intellectuelles. Il cite Hegel et Eckhart, décortique l’architecture gothique, se réfère à la mythologie grecque et à l’hermétisme — qui constituent pour lui des sources inestimables d’imprévisibles nouveautés. Un art en évolution permanente au gré des rencontres les plus inattendues. Il transcende le concept de pluridisciplinarité et fait de l’interrogation sa demeure. L’artiste neuchâtelois a ainsi imposé sa marque de fabrique dans le monde de l’art contemporain, et son avenir frétille d’une plé- thore de projets en tous genres.

 

Mylène Steity