1950, La Chaux-de-Fonds | travaille à Corsier-sur-Vevey
Jean-Michel Jaquet étudie le graphisme à l’école des arts décoratifs de Genève de 1968 à 1971. Sa première exposition a lieu à la Galerie Numaga à Auvernier en 1973 et inaugure une collaboration de plus de deux décennies. Ses œuvres ont également été exposées, auprès d’autres institutions, personnellement et collectivement, et l’artiste a été couronné de diverses distinctions artistiques, notamment la bourse de la Fondation Alice Bailly en 1979, de la Fondation Irène Reymond en 1987, ou le prix UBS en 1994.
Jusqu’en 1972, les premiers dessins de Jean-Michel Jaquet, sur lesquels plane l’ombre de Bosch et de Goya, se rattachent surtout à une veine fantastique. Dans ces compositions complexes et foisonnantes, la troisième dimension s’aplatit peu à peu pour donner la vedette au seul trait. Dès 1973, l’utilisation polysémique de la ligne, tant au crayon et à l’encre de Chine qu’à l’huile puis à l’encre lithographique, devient le moteur même de l’œuvre, où la couleur — éventuelle — a tantôt une fonction symbolique, tantôt le rôle d’humus duquel naît la ligne. En marge de son activité picturale, Jaquet mène un travail d’écriture qui s’exprime parfois par le poème, et plus souvent par des écrits et notes d’atelier qui jalonnent et nourrissent sa démarche créatrice.
Calligraphe du corps et réinventeur des mythes, il a une relation quasi organique avec le papier, son support presque exclusif. Ses figures naissent au sens en même temps qu’elles surgissent du blanc de la page ou de l’humus sédimenté de la couleur. Récurrentes, obsessionnelles, elles émergent d’un réservoir intime d’objets de fascination emblématiques où l’on croise Saint-Christophe porteur de l’Enfant divin, les figures gémellaires et les couples unis dans l’amour qui disent la nostalgie d’une complétude originelle, l’œil qui devient vulve, le volcan qui est aussi triangle pubien, la genèse qui raconte l’origine du monde et de ses formes, mais aussi l’ange déchu et la crucifixion qui rappellent l’échec intolérable.
Jaquet se tient sur le fil du rasoir entre improvisation sauvage et maîtrise savante, héritier lointain des peintres de Lascaux ou Altamira, cousin solitaire des inventeurs de ce que l’historien de l’art Harald Szeemann a baptisé les « mythologies individuelles ». Dans son œuvre singulière, tout se joue dans un va-et-vient fécond entre la pulsion et l’intellect, entre le geste monté des profondeurs intérieures, des mémoires antérieures, et sa cristallisation dans des signes et archétypes inlassablement répertoriés, comme les idéogrammes d’un alphabet universel et sans âge.
Françoise Jaunin, critique d’art, extrait du Dictionnaire biographique de l’art suisse. 1998, ISEA.
AEBERLI Daniel
ANDRÉ Yves
BIDET Jean-Marie
BLASER Rolf
CAROLUS
CAVALLI Géraldine
COMTESSE Gérald
DUBOIS Christiane
ÉTIENNE Jean-Claude
EVRARD André
FAVRE Jean-François
FROIDEVAUX Jean-Luc
GFELLER Catherine
GRISEL Claudine
JACCARD Madeleine
JAQUET Jean-Michel
JAQUET Alain
JAQUES François
LAMBELET Yannick
LANDRY Anouk
L’EPEE Raymond
LÉVY Dominique
LOGOVARDA
LUBIN Miriam
MARCONE Nicola
MATHYS Marcel
MINALA Jacques
MONNIER Anne
MOSCATELLI Ivan
MÜLLER Grégoire
NICOLET Alain
OSWALD Armande
PAGNI Claire
RABUS Renate
SAHLI Anne-Charlotte
SCHUHR Helga
SIMON-VERMOT Prune
TENKO
VIAL Eric
VIGNANDO Cléa
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Du 23 juin 2019 au 21 septembre 2019
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